P.O.V sémiologie ! Symbolique du renard de RESSCOM…

Pourquoi le renard pour RESSCOM ?

(feat. Léah THOMAS-BION sémiologue du vivant)

On me pose souvent la même question: « Pourquoi as-tu choisi le renard pour l’identité de RESSCOM?  » Etant donné qu’en communication rien n’est laissé au hasard, mon histoire, mes valeurs et mes expertises propres à mon métier font sens à son évocation et tout s’aligne alors parfaitement…encore faut il (re)connaitre les signes.

La sémiologie (la science qui étudie les signes justement) dont je suis un fervent promoteur, m’aide souvent à fonder mes réflexions et autres intuitions.

Aussi pour ce cas, j’ai fait appel à Léah THOMAS-BION, sémiologue du vivant pour faire toute la lumière sur ce totem qui vous questionne tant..

Léah, c’est à toi!

 

Photo de Ivana Cajina sur Unsplash

D’abord faisons un point sur le renard avant de voir en quoi il est pertinent de l’associer à RESSCOM

Le renard est souvent caractérisé par sa nature habile : il a la réputation d’être le premier des animaux à marcher sur les lacs gelés et sait se fondre dans son environnement jusqu’à devenir invisible. On le sait, il à l’art de dévier l’attention pour atteindre son but : ses incursions dans les poulaillers en témoignent. Tout cela, pour ensuite partager sa nourriture avec sa famille dans son terrier. Son terrier, c’est aussi toute une histoire, qui correspond à une dimension très importante de l’animal : la symbolique de l’entre deux mondes. 

Cette symbolique du passage d’un monde à un autre, nous y reviendrons, et elle ne date pas d’hier.

Voyons plutôt : 

Dès l’Egypte ancienne, Anubis, le dieu psychopompe -c’est à dire conducteur des âmes d’un monde à un autre- est celui prédisposé à la préparation des corps pour passer “ailleurs”. Il est le passeur. 

On le décrit indifféremment comme l’homme à tête de loup, de renard, de chien ou encore le chacal, qui semble être la piste la plus pertinente.

Dans tous les cas, il met en lumière le sème de guide, de passeur, que le renard porte en lui. 

En fait, tous ces animaux appartiennent bien à la même famille des canidés, que l’on peut regrouper sous les caractéristiques suivantes : les oreilles dressées et le museau en pointe. 

Par ailleurs, le renard est souvent associé au loup. C’est le Moyen Age qui en parle le mieux avec le couple Ysengrin/Renart du Roman de Renart.

En effet, ils sont souvent associés dans l’imaginaire collectif. 

Michel Pastoureau nous explique que c’est parce c’est un couple d’opposés complémentaires : le loup représente l’animalité pure, tandis que le renard représente l’intelligence et la malice.

Le renard est donc, comme nous le disions, le héros d’une des œuvres littéraires médiévales les plus connues : le Roman de Renart, un recueil de récits animaliers écrit à partir du 12e siècle. 

On se doit de mentionner cette œuvre car elle a déterminé la trajectoire étymologique du nom qui nous intéresse ! 

En effet, jusqu’au 12eme siècle, le renard était désigné sous le terme goupil dérivé du latin vulpes puis, peu à peu, l’animal adopte le nom du personnage. 

A ce moment-là, le renard bénéficie d’une image positive, rusée, amusante et joyeuse.
Mais elle doit être nuancée car, l’Antiquité grecque, elle, nous a légué des récits repris par les clercs médiévaux et saupoudrés de religions qui viennent mettre en lumière les traits du goupil sous un autre angle. Ces œuvres s’inscrivent dans un courant de vulgarisation de zoologie. 

Parallèlement à ces récits empreints de religion, les cultes pré-chrétiens eux, continuent à circuler et teinter les productions médiévales, et avec eux leurs symboliques. 

Ainsi, pour les Celtes, le renard est considéré comme un animal particulièrement rusé, qui arrive toujours à trouver une solution. Il est notamment associé à la magie et à la sagesse, ce qui en fait un bon conseiller.

 En effet, grâce à sa ruse et à ses aptitudes à passer presque partout, il arrive à ses fins : capable d’approcher un animal sans faire le moindre bruit et avec beaucoup de patience, il peut se faufiler dans les endroits les plus étriqués.

Il voit bien de nuit également, ce qui corrobore le sème psychopompe qu’il porte en lui : comment en effet guider, si l’on ne peut pas voir correctement dans la nuit, l’autre monde ? 

C’est pour cela que dans la tradition celte on fait souvent appel à lui. Grâce à son prisme de vue, à son analyse rusée et à sa manière unique de voir les choses, il révèle souvent une solution qui n’avait pas été envisagée jusqu’alors.

Ainsi, il était un esprit incontournable pour élaborer une stratégie guerrière ou un plan de bataille. Connaissant tous les détours de la forêt, il sait faire les bons choix.

Pourquoi un renard pour RESSCOM ?

RESSCOM, c’est une expertise en stratégie de communication autour de 3 axes principaux : le diagnostic, l’élaboration du plan de communication et enfin le déploiement. 

Mais alors pourquoi avoir choisi le renard, comme animal totem pour l’identité visuelle ? Au-delà de son sourire malicieux, souvent immortalisé par les photographes naturalistes les plus doués, que Matthieu choisit de faire figurer dans son logo, qui appuie une symbolique profondément humaine nous le verrons, le renard est plein de ressources, et particulièrement pertinent pour le message de RESSCOM. 

Photo de Qijin Xu sur Unsplash

Profondément humain, le renard ? Eh oui, plusieurs traditions se mêlent et s’accordent pour dire que le renard est un véritable miroir de l’homme. Voyez plutôt : on le tient pour un être à la fois créatif mais nuisible, téméraire mais vigilant…finalement, à l’image de l’homme : un être pétri de contradictions. 

De plus, le renard est souvent associé à l’homme qu’il accompagne, sous forme de.. guide! 

En témoigne ce passage du Petit Prince où le renard tient une place de choix : il a cette place d’instructeur, d’accompagnateur tout au long du récit initiatique. 

-Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n’ai pas beaucoup de temps. J’ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître. 

-On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. 

Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis

Chez RESSCOM, la stratégie de communication passe en premier lieu par le diagnostic. Et, devinez quoi ? Le terme diagnostic vient du grec diagnostikos qui signifie “être capable de discerner”, “distinguer”, un terme qui nous vient de la racine indo-européenne gno qui signifie elle-même “savoir”.

Quoi de plus pertinent que d’associer un renard à cette façon de fonctionner ? L’animal est considéré depuis des millénaires comme le plus rusé de nos campagnes, celui qui sait discerner les stratégies les plus à même de réussir. 

Cela ne vous fait-il pas penser à la fameuse fable de La Fontaine ?

Le renard est capable de discerner le vrai du faux, le bon du mauvais et effectue ses choix en fonction. 

Une fois le diagnostic effectué, il est l’heure d’établir le plan de communication. Celui qui va permettre au client de saisir avec pertinence ce qu’il a besoin de mettre en place. 

Pour ça, le renard, comme nous l’avons vu, convient parfaitement, puisque dans toutes les situations, sa perception unique lui permet de proposer une solution innovante. 

Mais il s’agit également ici de parler de communication au sens le plus large, car le renard est bien l’animal par excellence qui se fait le lien entre plusieurs mondes, plusieurs domaines. Ça, c’est son sème psychopompe qui le contient.
Et pour permettre ensuite une phase de déploiement pour ses clients, c’est une étape clé pour RESSCOM. 

Photo de <a href="https://unsplash.com/fr/@earthwandering?utm_source=unsplash&utm_medium=referral&utm_content=creditCopyText">Jon Garrison</a> sur <a href="https://unsplash.com/fr/photos/AYaHylv7dQ4?utm_source=unsplash&utm_medium=referral&utm_content=creditCopyText">Unsplash</a>

Photo de Jon Garrison sur Unsplash

Ils sont nombreux les animaux psychopompes, comme nous l’avons vu dans l’introduction de cet article, mais ce qui est intéressant avec le renard, c’est que dans certaines cultures il est même figuré pour incarner ce passage.

 

Allons faire un tour chez les mongols pour le comprendre. Dans les conceptions mongoles, il est figuré pour protéger l’âme du nourrisson et l’empêcher de ruser avec l’âme errante d’un mort menaçant, ou même d’empêcher cette âme néfaste de prendre sa place dans le corps du nourrisson. C’est pour cela que l’on retrouve au dessus des berceaux de nourrissons des figurines en forme de renard. 

Le renard, à cet égard, possède une place de choix dans les cérémonies de purification. Il est protecteur voire même conjurateur, comme nous venons de l’évoquer. Les familles mongoles disent ainsi que le renard joue dans un autre espace temps. Rôle qu’il remplissait aussi chez les Celtes, plus proches de chez nous, à travers la fameux rôle d’animal blanc menant à “l’autre monde”. Une histoire qui n’est pas étrangère au kitsune japonais, blanc également.

Ce rôle de passeur entre les mondes pourrait également trouver un sens dans la forme circulaire du logo de RESSCOM, symbole du passage et écho à la conception circulaire et cyclique du temps celtique au sein duquel il tient une place clé. 

Le renard connaît intimement les bois, pour se mouvoir à travers tous ces mondes et ne peut à cet égard pas faire d’erreurs. 

Tout comme RESSCOM dans son accompagnement, le renard aide à prendre la bonne direction car son sens de l’orientation est sans faille. 

Photo de Lili Popper sur Unsplash